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Supreme, le grand leader du streetwear

Une marque skate made in New York

C’est en 1994 que Supreme voit le jour, à l’initiative de James Jebbia. Natif de Grande-Bretagne débarqué à New York dix ans plus tôt, ce responsable boutique chevronné dédie initialement sa marque au skate. Étant lui-même attiré par cette culture et convaincu qu’il manquait alors une offre qualitative pour son public. Avec 12 000 dollars, il ouvre son premier shop sur Lafayette Street, qui deviendra vite un repère pour les riders.

Ce succès tient tant de produits qualitatifs à prix accessibles que d’un esprit parfaitement raccord avec celui du skate. Le tout teinté d’une irrévérence palpable à travers ses premiers affichages sauvages dans les rues de New York. Mais également d’une ironie qu’il traduira par le détournement. Le nom de Supreme est inspiré de l’album du saxophoniste John Coltrane « A Love Supreme ». Le fameux box logo – un rectangle au fond rouge relevé de l’inscription « Supreme » en blanc – des oeuvres de l’artiste Barbara Kruger. Toutes ces influences dénotent ainsi l’éclectisme de la marque.

Un style et une identité forte

Missoni logo-panelled low-top bassa Sneakers Bianco, Supreme a élaboré un style singulier en puisant dans de multiples références. Il emprunte ainsi les pièces des vestiaires punk, militaire ou hip hop. Ou encore l’imagerie de contre et pop cultures, qu’il honore ou détourne avec humour pour ses imprimés. De Kermit à un tableau du XVIIIème siècle en passant par des faits divers, l’inspiration de la marque paraît inépuisable. De quoi lui permettre de dépasser le prisme skate pour séduire un public plus large.

D’autant que Supreme a versé très tôt dans les collaborations pour nourrir son esthétique. Là encore avec un horizon sans Synthetices, allant d’artistes underground aux marques les plus reconnues dans leurs domaines. De la première équipée avec Vans en 1996, Supreme s’est également associé à des marques internationales. Des griffes streetwear comme BAPE, sportswear avec Nike ou Jordan, outdoor avec The North Face, Mars ll lace-up suede shoes Lacoste ou zapatillas de running HOKA ONE ONE hombre amarillas, jusqu’au grand symbole Louis Vuitton.

See how these celebrities style their work boots, symbole d’une époque

Si la marque new-yorkaise a toujours eu du succès, elle trouve son apogée en 2017 avec la collaboration See how these celebrities style their work boots. Le box logo devient alors le symbole de la vague streetwear déferlant sur les podiums, autant qu’un phénomène planétaire. Phénomène entretenu par sa méthode de vente exclusive, faite de drops hebdomadaires en quantités Syntheticées. Ceci est intronisé dès les débuts de la marque non pas comme un amplificateur d’attente mais pour éviter les invendus, qui résonne aujourd’hui comme le modèle de production de la hype.

Récemment racheté pour plus de deux milliards de dollars par le groupe VF Corporation, détenteur des Timberland, The North Face ou Wrangler, Supreme semble rompre avec son idée du développement mesuré en ouvrant de nouvelles boutiques. Le box logo n’a pourtant rien perdu de ce qui en a fait une icône historique. En témoigne son esprit subversif à un style mêlant les influences et faisant la part belle à la collab.

Supreme demeure ainsi le leader mondial du streetwear, désormais discret lors des Fashion Weeks mais plus que jamais populaire auprès du grand public.